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LGV (LymphoGranulomatose Vénérienne)

Qu’est-ce que c’est ?

La LymphoGranulomatose Vénérienne (LGV) est une Infection Sexuellement Transmissible (IST) provoquée par une bactérie particulièrement agressive de la famille des Chlamydiae trachomatis, se manifestant par : un écoulement de pus, une ou plusieurs lésions des muqueuses à type d’ulcération, puis une infection des ganglions et des organes génitaux.

Comment se transmet la LGV ?

Lors d’un rapport sexuel non protégé : par contact entre une muqueuse infectée (anus, rectum, gland, bouche, gorge) ou un liquide sexuel infecté (sperme, liquide pré-séminal) ou un suintement plus ou moins purulent de la verge, de l’anus ou de la gorge au contact d’une muqueuse d’une personne saine. Les doigts, des objets non désinfectés (godemichets) ou ayant déjà été utilisés avec d’autres partenaires (gants, capotes) peuvent être porteurs de Chlamydiae trachomatis.

Comment se manifeste la LGV ?

De 3 jours à 3 semaines après avoir été infecté apparaît une petite blessure indolore (ulcération, vésicule) où les bactéries sont entrées (bouche, anus, urètre, gland). L’infection se développe localement avec apparition de pus, une infection des ganglions qui gonflent et deviennent douloureux (à l’aine si contamination anale, autour du cou si contamination buccale) et parfois de la fièvre. Rarement et tardivement, les ganglions se percent et du pus s’écoule par des trous appelés fistules. La LGV anale provoque une inflammation douloureuse de l’anus (écoulement de sang, pus) avec des envies fréquentes d’aller à la selle mais pas de selles, ou seulement un écoulement de glaires. Parfois, cela peut être interprété, à tort, comme une poussée hémorroïdaire. La LGV dans l’urètre (gland) produit une sensation de brûlure en urinant, avec parfois des ganglions à l’aine pouvant devenir très douloureux. La LGV dans la bouche se manifeste par une inflammation de la gorge persistante, douloureuse avec parfois des ganglions autour du cou ou sous les bras.

Comment la dépister ?

En consultant son médecin traitant ou un médecin de CeGIDD [Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic] ou un dermatologue-vénérologue en cas de symptôme évocateur. Sont nécessaires : prélèvement local de l’écoulement s’il existe (urètre, anus, gorge), recherche de chlamydiae dans les urines (technique PCR) et test sanguin dépistant les anticorps anti-chlamydiae : sérologie chlamydiae trachomatis. Informer et expliquer au médecin quand sont apparus les symptômes et après quel type de risque. Un bilan des autres IST (VIH, VHB, VHC, VHA, syphilis, condylomes) doit être systématiquement réalisé.

Comment cela se traite ?

Au stade d’infection locale, la LGV se traite facilement avec 3 à 6 semaines d’antibiotique (doxycycline 100 mg matin et soir) et ne laisse aucune séquelle. Ce traitement n’immunise pas (ne protège pas) contre une nouvelle contamination. La LGV non traitée évolue vers une infection sévère des organes génitaux nécessitant une intervention chirurgicale en urgence pour ouvrir et nettoyer les abcès, un traitement antibiotique pendant 6 semaines et parfois des interventions chirurgicales réparatrices à distance. Une infection du foie (hépatite) est aussi possible. Il faut naturellement faire une pause dans ses ardeurs sexuelles jusqu’à guérison complète et informer le ou les partenaires afin de le(s) faire bénéficier d’un traitement antibiotique préventif systématique. La LGV fragilise les muqueuses et favorise la transmission du virus du sida (le VIH) et d’autres IST : syphilis, gonocoque, herpès, condylomes, hépatites A, B et C.

Comment éviter la transmission de la LGV ?

L’utilisation systématique de préservatifs lors des rapports sexuels protège contre la LGV. Les doigts (doigté) peuvent transmettre cette bactérie. En cas de pratique de fist, des règles d’hygiène simples : 1 gant = 1 partenaire, lavage et désinfection des godemichets, préservatif sur les objets sexuels avec toujours 1 préservatif = 1 partenaire et pas plus. Il n’existe pas de vaccin. Les pratiques bouche-sexe (fellation, anulingus) qui sont rarement protégées constituent une voie majeure de transmission de cette maladie.

Fiche réalisée par :

Antonio Alexandre
Directeur National Prévention

Dr Jean Derouineau
Institut Alfred Fournier, Paris
www.institutfournier.org