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Mpox

De quoi s’agit-il ?

Le mpox (anciennement variole du singe ou Monkey pox) est un virus orthopoxvirus simien ou orthopoxvirose simienne, transmissible et très contagieux. C’est un virus à ADN, il est de la même famille que la variole. Il est entre autres responsable de pustules.

En 2022, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré pour la première fois que l’épidémie de mpox est une urgence de santé publique de portée internationale en raison de sa très forte propagation dans plus de 75 pays non-endémiques.

En 2024, devant la recrudescence du mpox en République démocratique du Congo et dans plusieurs pays voisins, ainsi que l’apparition d’une nouvelle souche virale possiblement plus transmissible (clade Ib), l’OMS déclare une seconde fois que la propagation du mpox est une urgence de santé publique.

D’où vient ce virus ?

Il a été identifié la première fois chez l’homme dans les années 70 en Afrique occidentale et centrale. Il existe 2 souches distinctes endémiques de mpox :

  • Une en Afrique centrale (moins virulente) ;
  • Une en Afrique de l’Ouest (plus virulente).

La transmission à l’humain a eu lieu dans les forêts tropicales de l’Afrique occidentale et centrale, chez des personnes exposées à de petits animaux de la forêt. Certaines données suggèrent que les rongeurs africains indigènes (rats géants de Gambie, écureuils) pourraient constituer un réservoir naturel du virus.

Dans la nature, de nombreuses espèces animales ont été identifiées comme porteuses du mpox (écureuils, rats, souris, loirs et primates). Comme les singes, les humains sont considérés comme des hôtes de la maladie.

Signes, symptômes et évolution

La période d’incubation du mpox est de 5 à 21 jours (le plus souvent de 7 à 14 jours).
Les premiers symptômes peuvent être (en fonction des personnes) :

  • Fièvre ;
  • Maux de tête ;
  • Maux de gorge ;
  • Douleurs musculaires ;
  • Fatigue (asthénie) ;
  • Ganglions gonflés.

Les personnes peuvent transmettre le mpox dès l’apparition de ces premiers symptômes.

Dans les 1 à 3 jours suivant ces 1ers symptômes :

  • Éruption cutanée. En fonction des variants (clades) ces éruptions peuvent être localisées sur le visage ou d’autres parties du corps (paumes des mains, plantes des pieds, les organes génitaux, muqueuses ORL et les yeux…). Attention, les éruptions cutanées localisées sur les zones génitales, peuvent laisser penser à un herpès.

Avec le temps, les lésions sèchent et cicatrisent sous forme de croûtes (pouvant laisser des marques). Lorsque celles-ci tombent, les personnes ne sont plus contagieuses par contact peau à peau. En revanche, les croûtes restent contagieuses, elles doivent être éliminées de manière sécurisée (sac poubelle).

La maladie dure généralement de 2 à 3 semaines et la transmission est possible jusqu’à la guérison totale des éruptions cutanées.

Avec la souche du virus qui circulait en France en 2022, le risque de décès était de 1 %. D’autres souches identifiées sur le continent africain connaissent un taux de létalité de 10 %. Actuellement, nous avons peu d’informations sur le nouveau variant (clade Ib) pour lequel les autorités de santé restent vigilantes sur sa circulation potentiellement mondiale.

Dans de très rares cas, il peut y avoir des complications :

  • Troubles neurologiques ;
  • Difficultés respiratoires ;
  • Séquelles ophtalmiques ;
  • Létalité.

Les femmes enceintes, les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées (PVVIH ignorant leur statut sérologique et/ou sans traitement, personnes sous traitement immunodépresseur…), sont plus à risques de formes graves.

Transmission

La transmission du mpox se fait suite à un contact direct avec le sang, des liquides biologiques, des lésions cutanées ou des muqueuses, d’hôtes porteurs du virus.

La transmission est possible de :

  • L’animal à l’humain
  • L’humain à l’humain
  • L’humain à l’animal

La transmission est possible par les gouttelettes (postillons, éternuement…) et le contact de la peau ou des muqueuses (bouche, vagin, pénis, anus) avec les boutons (pustules) et/ou les croûtes.

Plus précisément, la transmission est possible lors de :

  • Long face-à-face, par les gouttelettes (moins de 2 mètres pendant 3 heures) ;
  • Contact physique rapproché, notamment lors d’un rapport sexuel ;
  • Partage de linge (vêtements, draps, serviettes…) ;
  • Partage d’ustensile de toilette (brosses à dents, rasoirs…) ;
  • Partage de vaisselle, sex-toy, seringue…

Le mpox n’est pas considéré comme une Infection Sexuellement Transmissible (IST) mais les rapports sexuels réunissent toutes les conditions pour une transmission.

Examens de dépistage

Il est important de s’observer pour détecter d’éventuels symptômes (Fièvre, maux de tête ou de gorge ; douleurs musculaires ; fatigue ; ganglions gonflés et/ou douloureux ; éruption cutanée).

En cas de symptôme, les personnes peuvent prendre contact avec les centres de dépistage (CEGIDD – https://www.sida-info-service.org/ou-faire-un-test-de-depistage-du500/), les centres de santé sexuelle communautaire ou un médecin généraliste en indiquant une suspicion de mpox. 

Un dépistage clinique sera réalisé par un médecin sur la base des symptômes, un prélèvement sur les lésions ou en naso-pharyngé pourra être fait pour poser un diagnostic.

Traitement

Les principaux traitements consistent à traiter les symptômes afin de les diminuer (fièvre, douleur). Il existe néanmoins des antiviraux ou des immunoglobulines qui peuvent être prescrits par un médecin infectiologue. Il n’est pas systématique et il est destiné aux personnes les plus fragiles et/ou ayant une forme grave.

Prévention

1 – La Vaccination :
Le vaccin est sûr et efficace.
La vaccination ne confère pas une protection maximale immédiate, celle-ci arriverait après la seconde dose.
La vaccination n’empêche pas la transmission, mais elle permet à la fois de réduire les risques de transmission et les formes sévères du mpox. Nous ne connaissons pas à ce jour la durée de son efficacité à long terme.

A – La vaccination en pré-exposition
Disponible pour les personnes à très haut risque d’exposition, avec une priorisation des populations clés à vacciner (Source : Santé Publique France):

  • Les Hommes ayant des rapports Sexuels avec d’autres Hommes (HSH) rapportant des partenaires sexuels multiples ;
  • Les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples ;
  • Les travailleurs et travailleuses du sexe ;
  • Les professionnels et professionnelles des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux et la fonction occupée ;
  • Les partenaires ou les personnes partageant le même lieu de vie que les personnes mentionnées ci-dessus.

La vaccination est entièrement prise en charge pour ces publics. Il existe un vaccin disponible sous deux noms accins IMVANEX® et JYNNEOS®

4 schémas vaccinaux au cas par cas (vaccin interchangeable) :

  • 1 dose unique pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole avant 1980 ;
  • 2 doses, espacées d’au moins 28 jours pour les personnes non vaccinées contre la variole. La première dose confère l’immunité de court et moyen terme et suffit à se protéger pour les prochains mois une fois le titre d’anticorps suffisamment élevé ; la seconde dose vise à booster la mémoire immunitaire de long terme (plusieurs années) ;
  • 3 doses, espacées d’au moins 28 jours pour les personnes non vaccinées contre la variole et immunodéprimées ;
  • 1 dose unique pour les personnes ayant été vaccinées en 2022.  Des études rapportent une diminution importante des anticorps neutralisants dans les deux ans suivant une primovaccination à deux doses. Les données disponibles suggèrent qu’une dose de rappel est associée à une persistance des anticorps pour une durée plus longue que la primovaccination.

B – La vaccination des cas contacts :
La vaccination à la suite d’une exposition au mpox est possible pour les adultes, à savoir les personnes-contacts à risque telles que définies par Santé Publique France (cité ci-dessus), incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle.

Dans l’idéal, une dose de vaccin doit être administrée dans les 4 jours et au maximum 14 jours après le contact à risque. La primovaccination doit être complétée pour atteindre un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés), espacées d’au moins 28 jours (avec possibilité de différer les doses complémentaires si besoin).

La vaccination contre le mpox est possible en centre de vaccination, en CeGIDD ou en centre de santé sexuelle. https://www.sante.fr/mpox

2 – Les mesures pour limiter la transmission :
Pour les personnes porteuses du mpox :

  • Désinfecter régulièrement les surfaces et les mains ;
  • Porter des vêtements couvrant les vésicules ;
  • Éviter les contacts étroits (bise, serrer les mains) et garder une distanciation physique avec des personnes non-porteuses du mpox ;
  • Porter un masque FFP2 si vous êtes en contact avec d’autres personnes.

Pour les personnes non-porteuses du mpox :

  • Lors de rassemblement festif, éviter d’être torse nu pour diminuer la surface de contact avec les autres ;
  • Utiliser des gants lors d’un contact physique avec une personne porteuse du mpox ou lorsque la personne touche des vêtements, serviettes, etc. ;
  • S’observer régulièrement ;
  • Il est recommandé de diminuer le nombre de partenaires durant l’épidémie ;
  • Réduire son exposition aux fluides corporels dont la salive ;
  • En complément de la PrEP ne protégeant que du VIH, il est recommandé de renforcer l’utilisation du préservatif.

Fiche réalisée par :
Sylvain Guillet – Directeur National Prévention
Relue pour validation par : Dr Jean Derouineau
Institut Alfred Fournier, Paris
www.institutfournier.org