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Hépatite B

De quoi s’agit-il ?

Du grec hêpar = foie et avec le suffixe -ite qui signifie inflammation, une « hépatite » est une inflammation du foie. L’hépatite B est l’infection du foie causée par le Virus de l’Hépatite B ou VHB.

Les virus s’attaquant spécifiquement au foie sont très différents et dénommés par des lettres de l’alphabet, de A à G. Le VHB est résistant à l’air plusieurs semaines et très résistant à l’alcool et aux désinfectants.

Signes et symptômes

Incubation de 50 à 100 jours, l’antigène HBs (particules constituant l’enveloppe du VHB) apparaît dans le sang 3 à 10 semaines après la contamination. Les symptômes sont rares, environ 10 % des personnes contaminées font une hépatite aiguë avec fièvre, jaunisse, vomissements, diarrhées et fatigue intense. Le plus souvent (90 % des cas) il n’y a aucun symptôme.

Evolution

L’hépatite B évolue spontanément vers la guérison en 6 mois dans 90 % des cas et devient chronique (= ne guérit pas) dans 10 % des cas environ, évoluant silencieusement sur 10 à 40 années, vers la guérison spontanée (1 % par an environ), vers la cirrhose (30 % des cas après 30 années d’évolution) et le cancer du foie (3 à 5 % des cirrhoses / an). La présence du VIH accélère l’évolution de l’hépatite B par la diminution des défenses immunitaires. On attribue aux conséquences de l’infection par le VHB de 1500 à 3000 décès chaque année en France, soit quatre fois plus que par le VIH !

Transmission

Le VHB est présent dans le sang, le sperme, le liquide pré-séminal, les sécrétions vaginales, le lait maternel, la salive et les larmes. Le VHB peut être transmis en cas de contact entre un liquide contaminé et une muqueuse lors d’un rapport sexuel non protégé mais aussi lors d’un baiser ou par le partage d’objets (brosse à dents, rasoirs, etc.…) L’hépatite B est une Infection Sexuellement Transmissible (IST). L’usage systématique des préservatifs évite la transmission de la plupart des IST mais pas toujours celle du VHB.

Prévention

Le vaccin contre l’hépatite B est fait d’antigène HBs purifié, obtenu par génie génétique. L’injection d’antigène HBs fait fabriquer par les globules blancs des anticorps protecteurs : les anticorps anti-HBs. La vaccination se fait en 2 injections séparées d’un mois, puis une injection de rappel 5 à 12 mois après la deuxième. Un contrôle de l’apparition des anticorps anti-HBs après la troisième injection est nécessaire car la vaccination n’est pas efficace à 100 %, surtout après 40 ans. En cas d’infection associée par le VIH, le schéma standard est insuffisant pour permettre une bonne immunisation (= protection) contre l’hépatite B. La vaccination se fait avec une dose double (une injection dans chaque bras le même jour), une fois par mois pendant trois mois puis un rappel (de deux injections) 6 mois après la première vaccination. Un contrôle de l’apparition des anticorps anti-HBs après la dernière injection reste nécessaire car la vaccination n’est pas efficace à 100 % malgré ce schéma renforcé. Les vaccins : GENHEVAC B®, ENGERIX B®, et HB VAX PRO® sont remboursés actuellement à 65 % par la Sécurité Sociale. La vaccination contre le VHB est une urgence vitale pour un gay au vingt-et-unième siècle !

Examens de dépistage

Recherche dans le sang de l’antigène HBs (= présence du VHB), des anticorps anti-HBs (= protection contre le VHB) et des anticorps anti-HBc (= infection antérieure par le VHB). Il faut une prescription de son médecin traitant, les CeGIDD [Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic] ne dépistant que l’antigène HBs, ce qui n’a guère d’intérêt. Le test doit être réalisé 3 mois après le dernier risque de contamination ou avant de se faire vacciner.

Traitement

Il n’y a pas actuellement de traitement capable d’éliminer le VHB, seulement des traitements qui stoppent sa multiplication, comme pour le VIH. Le traitement de l’hépatite B chronique repose sur l’utilisation d’un ou de deux médicaments efficaces contre ce virus : Ténofovir (VIREAD®), Entécavir (BARACLUDE®), Telbivudine (SEBIVO®), Lamivudine (ZEFFIX®, EPIVIR®), en comprimés, une fois par jour. L’objectif du traitement est de stopper la multiplication du VHB, ce qui stoppe l’évolution vers la cirrhose et le cancer du foie, si possible par l’apparition d’anticorps anti-HBS à dose élevée. La guérison avec ces traitements est rare et incertaine. L’infection par le VIH a provoqué la découverte de la persistance du VHB tout au long de la vie sous une forme particulière dite « ADN super-enroulé » lorsqu’on a été infecté, même après « guérison » par l’apparition des anticorps anti HBs. Le VHB peut donc se « réveiller » et se multiplier à la faveur d’une diminution des défenses immunitaires, notamment lors d’une infection par le VIH.

Fiche réalisée par :

Antonio Alexandre
Directeur National Prévention

Dr Jean Derouineau
Institut Alfred Fournier, Paris
www.institutfournier.org