Hépatite C
De quoi s’agit-il ?
Du grec hêpar = foie et avec le suffixe –ite qui signifie inflammation, une « hépatite » est une inflammation du foie. L’hépatite C est l’infection du foie causée par le Virus de l’Hépatite C ou VHC.
Le VHC a été découvert en 1989, chez des personnes ayant une hépatite chronique dite « non-A non-B ». Il a donc été appelé virus C. Les tests de dépistage ont été développés à partir de 1990. Le VHC est très résistant à l’air (plusieurs semaines) et aux mesures de désinfection habituelles. Il s’agit en fait d’une grande famille d’une bonne vingtaine de virus différents, dénommés par un chiffre et une lettre (par exemple VHC-1-a). C’est une Infection Sexuellement Transmissible (IST).
Signes et symptômes
L’incubation est de 30 à 100 jours, les anticorps anti-VHC (sérologie VHC positive) apparaissent pendant ce délai. Les symptômes sont rares, environ 5 % des personnes contaminées font une hépatite aiguë symptomatique avec fièvre, jaunisse, vomissements, diarrhées et fatigue intense. Le plus souvent (95 % des cas) il n’y a aucun symptôme. L’hépatite C est fréquente : 350.000 personnes porteuses du VHC en France, environ 60 % seulement le savent !
Evolution
L’hépatite C évolue spontanément vers la guérison en 6 mois dans 10 à 15 % des cas (en l’absence de VIH) et devient chronique dans 85 % des cas environ (100 % des cas si présence du VIH). L’hépatite C évolue silencieusement sur 10 à 40 années vers la cirrhose et le cancer du foie mais la présence du VIH accélère considérablement l’évolution de l’hépatite C (5 à 15 ans) en raison de la diminution des défenses immunitaires. A l’inverse, il ne semble pas que le VHC accélère l’infection par le VIH.
Transmission
Le VHC est présent dans le sang mais aussi dans le sperme et les sécrétions rectales. La quantité de VHC dans le sperme semble liée à la quantité de VHC dans le sang, comme pour le VIH, mais en plus faible quantité que dans le sang. Le VHC peut être transmis en cas de contact entre le sang et / ou le sperme et / ou les sécrétions rectales et une muqueuse lors d’un rapport sexuel non protégé. L’hépatite C est une Infection Sexuellement Transmissible (IST). Autrefois, les modes de transmission les plus fréquents étaient les transfusions de sang, le partage de seringue et de matériel entre toxicomanes par voie intraveineuse, le partage de paille entre sniffeurs (cocaïne surtout), tatouages et autres pratiques avec exposition au sang.
C’est fini ! Les rapports sexuels non protégés qui comptaient pour 10 à 20 % des causes d’infections par le VHC sont désormais le mode de transmission le plus fréquent en Europe et concernent particulièrement les Gays, notamment ceux ayant des pratiques de fist-fucking non protégé ou mal protégé où les contacts avec du sang peuvent être plus fréquents.
Prévention
L’usage systématique des préservatifs et de gants à usage unique (pour les fists) évite la transmission du VHC, du VIH et autres IST.
Examens de dépistage
Le diagnostic repose sur la recherche des anticorps anti-VHC par la méthode ELISA sur une prise de sang, gratuite dans les CeGIDD [Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic], remboursée à 100 % en laboratoire d’analyses biologiques sur prescription médicale, 3 mois après le dernier risque de contamination. En cas de risque récent, le recherche directe du VHC par mesure de la charge virale (ou PCR VHC) peut être utile, mais elle est coûteuse et non remboursée pour un dépistage. Des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) sont disponibles dans certains lieux de dépistage et seront probablement commercialisés en pharmacie en 2016-2017.
Traitement
Le traitement de l’hépatite C est en pleine évolution avec l’utilisation de médicaments spécifiques du VHC. Il s’agit désormais de bi, tri ou quadrithérapies courtes (8 à 24 semaines) mais dont les fabricants actuels demandent des prix exorbitants, de l’ordre de 42 à 70.000 € pour un traitement de 12 semaines, ce qui provoque des conflits et de graves retards au traitement en Europe et dans tous les pays du monde. Le taux de guérison est élevé avec ces traitements, entre 95 et 98%. Certains pays, notamment l’Egypte, fabriquent des génériques pour moins de 500 € d’excellente qualité…
L’évolution des traitements étant quasiment mensuelle, vous trouverez les recommandations actualisées sur le site www.afef.asso.fr
Attention!
La guérison d’une hépatite C, spontanée ou par un traitement, ne protège pas contre l’infection par un autre type de VHC… Il est donc possible d’être de nouveau contaminé par un VHC en cas de pratiques sexuelles non protégées.
Fiche réalisée par :
Antonio Alexandre
Directeur National Prévention
Dr Jean Derouineau
Institut Alfred Fournier, Paris
www.institutfournier.org