La santé mentale des personnes LGBT+
La santé mentale des personnes LGBT+ est moins bonne qu’en population générale en raison de fortes vulnérabilités psychiques.
Selon l’étude en 2023 de Statistica concernant la part des personnes LGBT+ parmi la population en France, un adulte sur 10 déclare avoir une identité de genre autre que cisgenre ou une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle (Part de personnes LGBT+ parmi la population d’une sélection de pays en 2023 | Statista).
Plus de vulnérabilités psychiques chez les personnes LGBT+ qu’en population générale (Baromètre SPF, 2021)
Malgré des avancées sociales et législatives, les personnes LGBT+ sont encore victimes d’un continuum de violences depuis leur enfance. Ces expériences de discriminations génèrent des tensions, des symptômes d’anxiété, de dépression allant jusqu’à des comportements suicidaires. Cela peut générer des années de souffrance et des tentatives douloureuses de s’intégrer à une société basée sur la « cis-hétéronormativité »*
(*« société basée sur l’hétérosexualité et le fait qu’être une personne cisgenre semble cohérent, naturel et privilégié »).
Plusieurs études démontrent l’effet des violences et discriminations subies sur le sur-risque d’avoir des troubles de santé mentale chez les personnes LGBT+. Notons le modèle de stress minoritaire qui est un facteur de stress supplémentaire qui se construit à partir des préjugés, des discriminations et des stigmatisations vécues par les personnes LGBT+ (Meyer). Il s’agit d’une tension nerveuse qui fait suite à une série d’agressions et de traitements discriminatoires implicites ou explicites, vécues ou ressenties. Chez les personnes LGBT+, c’est non seulement la santé mentale mais aussi physique, sociale et plus globalement l’état de santé perçu qui sont moins bons qu’en population générale.
Exemple de LGBTIphobies :
Autres chiffres :
En 2022, l’association « SOS Homophobie » a reçu 1 506 témoignages via ses dispositifs d’écoute et de soutien aux victimes de LGBTphobies. Ils décrivent 1 195 situations de LGBTphobies en France, soit une hausse de 5% par rapport à 2021. Viennent ensuite les violences familiales (15%), puis celles commises dans les commerces et services (13%). 64% des témoignages émanent d’hommes homosexuels, 18% de femmes lesbiennes, 14% de personnes trans, 4% de personnes se définissant comme non binaires. | |
Seules 8% des victimes concernées par des violences se déplacent dans un commissariat ou une gendarmerie. Et, lorsqu’elles le font, seules 48% d’entre elles déposent plainte, 32% déposent une main courante et 20% renoncent purement (ONDRP, 2017). | |
Une étude de l’association des journalistes LGBT+ menée en 2023, estimait que, malgré une amélioration de la couverture sur la visibilité des personnes trans, “la moitié des articles n’ont pas un traitement respectueux des personnes trans, et que ¼ sont même anti-trans”. | |
La visibilité de l’homosexualité est allée de pair avec une radicalisation de ces violences. | |
En 2020, une étude de l’Agence européenne des droits fondamentaux, menée sur 140 000 personnes dans 27 pays de l’UE, révélait que 60% des personnes trans confiaient s’être senties discriminées (contre 43% des personnes LGBT+) sur l’année précédant l’enquête. | |
Chiffres issus du rapport TDoR (journée du souvenir trans), 2023 : – 320 personnes transgenres et non-binaire tuées cette année en raison de leur identité – 94% des personnes transgenres tuées étaient des femmes – 80 % des personnes transgenres tuées étaient racisées – 45% des personnes transgenres tuées étaient migrantes ou réfugiées – 48% des personnes transgenres tuées étaient travailleur.euses du sexe |
En bref :
Les personnes LGBT+ subissent des discriminations intersectionnelles impliquant qu’elles peuvent être exposées et victimes de discriminations pour deux ou plusieurs motifs (homophobies, grossophobies, racismes, validismes…).
Les discriminations génèrent un risque de manifester des psycho-traumatismes pouvant s’exprimer de plusieurs manières : troubles anxieux, perte de l’estime de soi avec des comportements d’évitement et d’invisibilisation ou encore des difficultés dans sa construction identitaire.
Les personnes LGBT+ sont davantage exposées à l’isolement essentiellement en milieu rural ou pour les personnes ayant vécues des ruptures familiales suite à leur coming-out.
De nombreuses personnes expriment une peur accrue de dénoncer les violences subies car cela nécessite d’évoquer son orientation sexuelle ou son identité de genre.
De nombreuses personnes expriment une peur de subir des LGBTIphobies au sein des structures sociales, médicales, judiciaires et institutionnelles…
POUR ALLER PLUS LOIN :