Syphilis
C’est quoi ?
La syphilis est une Infection Sexuellement Transmissible causée par une bactérie, le tréponème pâle ou Treponema pallidum pour ceux qui aiment le latin.
Comment ça se transmet ?
Cette maladie infectieuse est très contagieuse. La contamination a lieu principalement lors d’un rapport sexuel non protégé : par contact entre une muqueuse infectée par cette bactérie (anus, rectum, gland, bouche, gorge) au contact d’une muqueuse d’une personne saine. Les doigts, des objets non désinfectés (godemichets) ou ayant déjà été utilisés avec d’autres partenaires (gants, capotes) peuvent être porteurs de Treponema pallidum.
Comment ça se manifeste ?
La syphilis n’a pas toujours de manifestations apparentes… Lorsqu’il y en a, les voici :
Phase primaire :
1 à 3 semaines après la contamination, apparition d’une ulcération ou « chancre syphilitique » sur une muqueuse : petite plaie creusée ayant la particularité d’être indolore. Le chancre peut passer inaperçu s’il est hors de portée de vue… Dans le rectum ou la gorge par exemple. Il peut aussi se trouver sur la verge, le scrotum, l’anus. Il persiste 2 à 4 semaines puis disparaît spontanément. Les bactéries passent alors dans le sang où elles diffusent vers d’autres organes, le cerveau, le foie notamment.
Phase secondaire :
2 à 12 mois après la contamination, apparition de petites taches rosées (la roséole) plus ou moins visibles sur la peau et/ou sur les muqueuses sans démangeaison (rose pâle sur la peau, rouge sur les muqueuses du gland, de l’anus, de la gorge, de la langue, des lèvres) qui s’accompagnent parfois de maux de tête, de fatigue, d’une hépatite, de chute des cheveux. D’autres lésions de la peau peuvent apparaître quelques semaines ou mois plus tard présentant des aspects très variés et déroutants : la syphilis est surnommée par les médecins « la grande simulatrice » tellement les lésions peuvent être trompeuses et prendre l’aspect d’un eczéma, d’une allergie, d’un psoriasis, d’un pityriasis… Parfois, les phases primaire et secondaire surviennent simultanément.
Phase tertiaire :
Quelques années plus tard (ou quelques mois en cas d’infection par le VIH), atteinte du cerveau (atteinte de l’audition, de la vue, paralysie, hémiplégie), de la moelle épinière et du cœur. Gonflement d’un ou plusieurs ganglions.
Comment ça se dépiste ?
Un test de dépistage sanguin est le seul moyen de savoir, il peut être anonyme et gratuit dans un CeGIDD [Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic]. Ce test peut être accompagné d’un examen clinique si besoin. Le test sanguin (TPLA / VDRL / ELISA) devient positif entre 15 à 20 jours après la contamination, mais un délai de certitude de trois mois est nécessaire, entre le dernier risque et le test pour affirmer qu’un test négatif signifie l’absence de syphilis. En cas de lésion sur les muqueuses ou sur la peau, un prélèvement local par grattage en laboratoire médical (puis examen au microscope) est particulièrement efficace. Un bilan des autres IST (VIH, VHB, VHC, VHA, condylomes, chlamydiae trachomatis) doit être systématiquement réalisé.
Comment ça se traite ?
Un traitement rapide et efficace existe : la syphilis se soigne ! Prioritairement en injections intramusculaires (BENZATHINE BENZYLPENICILLINE® 2,4 MUI, 1 injection par semaine pendant 1 à 3 semaines) éventuellement en comprimés (doxycycline 100 mg x 2, mais pas efficace en cas de dissémination dans le cerveau) pendant 3 semaines. Comme pour toute IST, le(s) partenaire(s) doivent aussi être traité(s) systématiquement.
Comment se protéger ?
Un préservatif bien lubrifié à chaque rapport sexuel y compris pour les fellations. Cependant un risque existe notamment lors des préliminaires par contact de muqueuse à muqueuse et lors de fellations non protégées. Il n’existe pas de vaccin contre la syphilis.
Ce que vous devez savoir ?
Le traitement ne protège pas d’une nouvelle contamination, en cas de nouveaux rapports sexuels non protégés. La syphilis peut s’attraper plusieurs fois. Les signes visibles peuvent disparaître même sans traitement, mais la syphilis reste présente dans l’organisme et reste transmissible tant qu’elle n’a pas été traitée et éliminée.
Si vous êtes séronégatif pour le VIH :
La syphilis augmente le risque de contracter le VIH et le VHC lors de rapports sexuels non ou mal protégés.
Si vous êtes séropositif au VIH :
La syphilis évolue plus rapidement, les complications neurologiques sont plus fréquentes. Elle augmente le risque de transmettre le VIH et le VHC lors de rapports sexuels non ou mal protégés.
Quelque soit votre statut, en couple ou célibataire, quelque soit votre sérologie VIH :
Si vous êtes multipartenaire, un test régulier (tous les 6 mois) s’impose !
Fiche réalisée par :
Antonio Alexandre
Directeur National Prévention
Dr Jean Derouineau
Institut Alfred Fournier, Paris
www.institutfournier.org